Nouveau visa anglais pour les diplômés

Nouveau visa anglais pour les diplômés


Le 30 mai, l’Angleterre a inauguré une nouvelle catégorie de visa qui permettra à ses détenteurs de demeurer dans le pays pendant deux ou trois ans. Ce visa est visé aux individus à « haut potentiel », c’est-à-dire les diplômés de certaines universités nommées par le gouvernement anglais. Les listes des universités admises pour ceux qui ont reçu leurs diplômes dans les années 2016-2022 sont plutôt courtes, et comprennent six universités européennes dont l’Université PSL en France. Les candidats pour ce visa devront avoir une bonne connaissance de la langue anglaise (le niveau « B1 » intermédiaire) et seront soumis à certaines vérifications (antécédents, etc.).

Le nouveau visa présente un avantage conséquent pour les sociétés qui désirent employer des diplômés étrangers en Angleterre : n’étant pas sponsorisé, et ce visa est gratuit pour l’employeur. Il permettra aussi aux chercheurs d’emploi étrangers qui souhaitent travailler en Angleterre d’emménager dans le pays avant d’avoir trouvé un poste. Les candidats au visa devront payer £715 plus un supplément pour l’assurance maladie.

En revanche, le visa n’est pas sans ses critiques. Les universités admises ont été choisies par référence à trois classements : le « Times Higher Education World University Rankings», le « Quacquarelli Symonds World University Rankings », et le « The Academic Ranking of World Universities ». Malgré l’utilisation de ces listes indépendantes, et supposées objectives, certaines régions du monde ne figurent pas sur les listes d’institutions admises. Par exemple, il n’y a aucune université de l’Afrique, ni de l’Asie du Sud. L’annonce gouvernementale du visa proclame fièrement que le but est «de pouvoir accueillir des individus en fonction de leurs compétences, de ce qu’ils peuvent offrir, et des contributions qu’ils sont en mesure d’apporter, et non pas en fonction d’où ils viennent ». Pour certains, cette déclaration cadre mal avec un visa qui invite les diplômés de plus de vingt universités américaines mais si peu d’institutions de l’hémisphère sud.

Les listes d’universités sont publiées chaque année. Attendons de voir si le gouvernement anglais changera la façon dont ils établissent ces listes d’universités. Pour l’instant, le visa est tout de même un développement positif pour les employeurs en Angleterre qui voudraient embaucher des salariés étrangers sans payer des frais pendant la durée de ce visa.